Conférence COTRAIN : les points forts d’après le partenaire allemand
Comment pouvons-nous améliorer la formation des apprentis ? Jusqu’à quel point les modèles de formation collaborative (cotrain) peuvent-ils contribuer à l’amélioration des résultats de la formation professionnelle ? C’était le thème de la conférence du projet COTRAIN mi-mai dernier, projet financé par Erasmus+, et du partenariat entre la Belgique, l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne. L’idée sous-jacente à ce réseau de centres de formation et de recherche était de transférer l’expérience de la formation duale telle que pratiquée en Allemagne et en Autriche, ainsi que leur expérience pratique de la formation collaborative, aux deux pays partenaires. Quelques résultats ont pu être présentés durant la conférence. Ils ont été discutés avec plus de 80 participants, représentant un champ d’expérience large dont des entreprises belges et italienne, d’administrations d’Italie et de Belgique francophone, de la Commission européenne, de syndicats, de secteurs et organismes de formation.
Cotrain est une affaire de politiques…
Après un accueil chaleureux de Mme Sabine Libert, Secrétaire générale adjointe de la FGTB wallonne, trois tables rondes ont discuté de différents aspects de la formation collaborative. La première en a présenté les aspects généraux. Cotrain est une affaire de politiques ! La formation collaborative ne peut fonctionner sans un soutien politique fort. D’après l’expérience italienne en particulier, cotrain permet de réunir différentes parties prenantes au niveau local et régional : entreprises, centres de formations et autorités afin d’améliorer le processus d’apprentissage des apprentis. Cela implique une plus grande complexité dans la formation – ce pourquoi un suivi, ainsi qu’une prise de conscience, doivent être pris en considération. Si tout fonctionne bien, les plus-value sont très claires pour l’économie locale : plus d’innovation pour les entreprises grâce aux interactions entre elles, et des travailleurs plus qualifiés en accord avec les besoins des employeurs. Un autre intervenant a souligné l’importance de faire émuler les résultats. Au fur et à mesure que des partenariats se mettent en place au niveau local, cotrain contribuera à la définition de normes communes de formation, et à développer davantage les formations en accord avec les besoins des entreprises. Un prérequis important pour le développement d’un « tissu local d’entreprises » sera le climat de confiance entre entreprises au niveau local. Ceci pourra advenir au travers d’expériences positives et de bonnes collaborations. Sont venues s’ajouter à cette idée le fait de proposer un système d’agrément de profils métier comme référence pour les fonctions exercées.
Un modèle avantageux pour tous, au-delà des craintes…
Au cours de la deuxième table ronde, les partenaires du projet COTRAIN ont présenté une partie de leurs résultats. Outre les avantages de la formation collaborative (tels qu’une expérience plus rapide et accrue des jeunes, l’innovation, les économies de coûts, la responsabilité sociale des entreprises et de la société dans son ensemble au niveau de l’éducation des jeunes en général), il est aussi apparu clairement que certaines craintes demeurent et doivent être prises en considération très sérieusement. Celles-ci portent notamment sur la perte d’un travailleur compétent embauché par une entreprise plus grande qui n’aurait pas participé à sa formation, le manque de confidentialité entre entreprises, ainsi que l’incertitude juridique. La formation collaborative telle que pratiquée en Allemagne ne peut fonctionner que si elle est basée sur la confiance et les expériences positives. Bonne nouvelle : COTRAIN offre des résultats qui permettent de diminuer les craintes que certains employeurs peuvent avoir de prime abord !
Durant la troisième table ronde, la conférence a abordé des éléments très pratiques : comment garantir la sécurité juridique ? Comment concilier les intérêts de grandes entreprises (plus rémunératrices) et des petites entreprises ? Comment assurer des normes communes et la mise en place de bonnes pratiques ? Jusqu’à quel point peut-on demander aux apprentis d’être flexibles ? Ces questions ont donné lieu à un débat intéressant entre acteurs de terrain et représentants politiques.
Un objectif commun : améliorer la qualité de la formation…
Pourquoi cela valait-il la peine de passer une demi-journée dans une salle de conférence sombre, alors que le soleil brillait au dehors ? Pour les échanges entre parties prenantes qui partagent un objectif commun : une formation la meilleure possible pour les jeunes et l’assurance de travailleurs qualifiés selon les besoins futurs. Echanger sur les plus-values du modèle pour tous les acteurs contribue à créer un espace de confiance au niveau local qui est le niveau des formations collaboratives. Certains intervenants considèrent le modèle cotrain comme gagnant pour toutes les parties prenantes. Qui plus est, la capacité d’adapter la formation aux modifications du marché de l’emploi dépend de la collaboration des entreprises, des centres de formations et des représentants sectoriels. Ceci implique que d’être d’accord sur les normes et qu’un comité soit être mis en place (s’il n’existe pas encore) afin de garantir ces normes. Les apprentis ont besoin d’un cadre légal à l’intérieur duquel ils peuvent poursuivre leur formation durant 2 à 4 ans. Les jeunes et les entreprises ont besoin d’une comparabilité, à la fois dans la finalité de l’apprentissage et au niveau de la certification.
Au final, la conférence a contribué à une discussion très intéressante, un échange de différents points de vues européens. Le monde de la formation est différent d’un pays à l’autre. Cotrain et sa conférence dernière ont ouvert la porte à l’apprentissage mutuel – et c’est bien ça, le sens même de cotrain !
Les participants à la conférence ont découvert en première diffusion la vidéo pédagogique COTRAIN. Découvrez-la à votre tour ici !
En savoir plus sur le projet CoTraiN ? Découvrez nos lettres d’informations : Newsletter 1; Newsletter 2; Newsletter 3 & Newsletter 4